
05 Déc James Le Restaurant – le grand retour du chef Éric Gonzalez
Ma critique restaurant de la semaine, publiée tous les vendredis. Si vous avez raté mes dernières, consultez-les juste ici.
Depuis presque deux ans, un voile de néant abritait le chef Éric Gonzalez. Était-il encore à l’Atelier Joël Robuchon ? S’il ne l’est plus, où est-il ? Travaille-t-il sur un nouveau projet ? Parce qu’il faut savoir qu’à Montréal, les chefs sont des vedettes. Lorsqu’ils quittent un endroit, tous les médias désirent savoir e.x.a.c.t.e.m.e.n.t ce qu’ils font. Eh oui !
Donc. Après quelques mois de vacances, si on peut le dire ainsi, les premiers signes de vie du chef Gonzalez l’envoyaient au restaurant le l’Hôtel St-James, le James (anciennement le XO). Après recherches et approfondissement sur le sujet, c’était bel et bien le cas. Hourra !
Le Restaurant James a donc annoncé la nouvelle en mars 2019, afin d’une part de redonner les lettres de noblesse à l’offre gastronomique de l’Hôtel St-James, et d’autre part, de redevenir un incontournable et un repère pour épicuriens aguerris de Montréal.
Après quelques mois d’adaptation — question de former son équipe et redonner un peu d’amour à la cuisine, je m’y suis attablé pour le lunch. Un moment fort agréable qui s’est avéré être autant un voyage dans le temps grâce au charme de l’ancienne Marchant Bank datant de 1870, qu’au niveau des saveurs. Un voyage qui a aussi un prix : pour une entrée et un plat, comptez au moins 40$ avant taxes et service.
À la lecture du menu, on voit rapidement que le chef aime beaucoup jouer avec des saveurs internationales. Pieuvre et calamars grillés comme on l’aime au Moyen-Orient, burrata, Masala vadai en croquette et le Croque-Monsieur sont quelques exemples de la versatilité d’Éric.
En entrée, moi et mon collègue avons opté pour la burrata (16$), puis la pieuvre et calamars grillés (18$).
La première, magnifiquement présentée sous une forme de mousse aérienne de burrata, cache le fromage dans sa plus simple – et crémeuse expression, un pesto de basilic, quelques cubes de courge rôtie malheureusement presque crue, des champignons pleurotes marinés, quelques noix de pin et un crumble. Esthétiquement et texture parlant, c’est A+. Au niveau des saveurs, la burrata était habilement assaisonnée, mais j’ai trouvé que les pleurotes marinés venaient trop entraver les délicates saveurs de ce fromage frais. Néanmoins, j’ai pris un malin plaisir à terminer le dernier soupçon de la crémeuse burrata avec les noix de pin restantes.
La « bouchée parfaite » de la pieuvre grillée dont je me suis permis de soutirer à mon voisin qui côtoyait une salade un peu trop grossière aux saveurs du Moyen-Orient, m’a beaucoup plu et m’a confirmé que la pieuvre, au James, est délicieuse.
Après le plat de trofies (pâtes maison, 24$) avec pleurotes, courge rôtie (cette fois-ci parfaitement fondante), écume de persil et truffe qui s’est fait dévorer en moins de 2, place à un plat mettant en valeur un poisson dont je dois avouer être très critique quand vient le temps de le commenter : le flétan.
La description sur le menu me faisait déjà peur : Le Flétan avec Masala vadai en croquette, concombre comme un tzatziki, d’autres en salade, radis, menthe, coriandre (28$). Comme de fait… J’avais deux plats bien distincts dans mon assiette. Pourtant, la règle #1 en servant un poisson aussi noble et délicat comme le flétan, est de ne pas le dénaturer. Ici, il était certes simplement rôti (et d’ailleurs, parfaitement cuit), mais malheureusement enseveli d’éléments un peu trop confus pour moi, qui souhaitait retrouver un flétan accompagné de quelques ingrédients qui ne font que sublimer le poisson.
Qu’est-ce j’aurais aimé voir ? Un plat exactement comme l’agneau du Québec simplement grillé, servi avec 2 délicats tortellinis à l’agneau braisé, une quenelle de purée de tomate et aubergine confite (25$). Très peu d’ingrédients, dont chacun apporte une plus-value au plat et qui ne fait que supporter l’élément principal, le magnifique agneau du Québec.
Comme si nous n’avions pas assez mangé, l’aérienne mousse au Grand Marnier gentiment déposée sur une craquante pâte sablée et agrémentée d’une gelée de framboise et de quelques fruits frais a toutefois terminé en beauté ce lunch avec panache.
Je retire plusieurs bonnes nouvelles de ce repas que je recommande fortement pour un lunch d’affaires, un rendez-vous important ou simplement si vous désirez vous faire plaisir.
D’abord, le Québec vient de retrouver un de ses grands chefs en pleine forme. Puis, James le Restaurant redevient un incontournable de la ville. Enfin, on me glisse également à l’oreille que c’est également ici que l’on peut déguster l’un des meilleurs petits déjeuners du Vieux-Montréal… Ça, je ne saurais vous le dire, mais si c’est à l’image de mon repas, il me tarde vivement de revivre le James sous un autre jour.
*J’ai été invité à venir découvrir le lunch du James Le Restaurant, mais cela ne change en rien mon honnêteté et ma rigueur.
James Le Restaurant (anciennement le XO)
Aux commandes de la cuisine : Éric Gonzalez
Style de restaurant : Restaurant gastronomique. Cuisine de saison et du terroir.
On s’en tire pour combien : Lunch (entrée + plat) : au moins 40$ sans taxes et service. Le soir, comptez 100$ pour un trois services.
On y va quand : Tous les jours, matin, midi, soir.
- Instagram : @JamesLeRestaurant
- https://jameslerestaurant.com
- 355 rue Saint-Jacques, Montréal (Vieux-Montréal)
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