
20 Fév Le Virunga : quand la gastronomie africaine embrasse Montréal
Peu de restaurants africains à Montréal peuvent se vanter d’offrir de la fine cuisine africaine – encore moins d’inspiration Sub-Saharienne. Au nouveau restaurant Le Virunga, situé en plein cœur du plateau Mont Royal, vous allez découvrir des spécialités africaines certes, mais autrement que par du riz collé, couscous, accras ou tajine. Eh non, ce n’est pas non plus le ti punch qui vole la vedette des cocktails ; ce sont les bons — ou devrais-je dire les excellents —, vins d’Afrique du Sud.
D’abord, Virunga vient du mot « ibirunga » en kiniyarwanda, qui veut dire « volcans ». Le Virunga est également le nom d’un parc national se trouvant au cœur de l’Afrique Sub-Saharienne et qui délimite le Congo, le Rwanda et l’Ouganda. « L’idée du Virunga est de rassembler divers pays de la culture africaine qui nous est chère, tout en gardant leur identité et leurs saveurs, en y incorporant des clins d’œil à notre culture d’adoption : la culture québécoise ».
Passionnée, cuisinière à temps perdu, foodie, mais surtout fière de ses origines, je dois admettre que Zoya, la fondatrice, a tout pour réussir. Surtout avec son alliée de tous les jours — et depuis toujours —, sa mère derrière les fourneaux et diplômée du Collège LaSalle en Chef d’établissement professionnel.
Chaleur, intimité, confort. Mes premiers sentiments sitôt les portes du Virunga franchises. Avec une trentaine de places assises, on s’imprègne très rapidement de l’ambiance calme et décontractée. Un endroit parfait pour un souper en tête à tête avec son bien-aimé, ou encore une première date. Si vous êtes chanceux, vous aurez également droit à un chansonnier qui ajoutera certainement le côté wow de votre soirée, tout en impressionnant votre invité.
La soupe du chef (6$) : Bouillon de légumes relevé à la coriandre et crevette poêlée. Calligraphiée telle quelle sur le menu, cette description ne rend pas assez les lettres de noblesse que mérite ce bouillon de légumes. Longuement mijoté en compagnie d’oignons, carottes, patates douces, épinards et un mélange d’épices secret, ce simple bouillon à première vue se veut une révélation dès les premiers chatouillements des effluves, à la fois complexes et délicats. Louche après louche, on savoure et on apprécie la sapidité de ce liquide qui mérite d’être savouré lentement, tout en prenant des pauses pour s’éponger le bout du nez, sous l’effet des épices.
Le Foie de volaille à la Kinoise (8$) n’est pas autant épicé, mais tout aussi réconfortant et charmant, secondé avec une poêlée de champignons pour l’umami et de quelques noix de cajou grillées pour éviter la monotonie de cet abat, qui peut rapidement devenir ennuyant. Ce serait également une bêtise de penser que la verdure et le balsamique sont superflus, puisque c’est cette acidité qui nous donne envie de replonger notre fourchette dans ce plat bien équilibré.

Il me devait absolument d’expérimenter L’exquise Québécoise, à savoir une version africaine de notre fameuse poutine. Cette dernière est composée de frites de manioc et de plantains, d’un duo de fromage – l’un de chèvre et l’autre fumé, le tout surmonté d’un effiloché de chèvre et de gombos grillés. Les puristes seront confondus, mais certainement étonnés par les combinaisons de saveurs, pas du tout désagréables.
Demi-poulet de Cornouailles mariné et grillé au charbon (19$), déposé sur une purée d’igname. Je n’ai pas particulièrement accroché sur la texture de la purée d’igname, celui-ci étant un tubercule plus fibreux que la pomme de terre, mais j’ai bien aimé sa saveur plus sucrée que sa cousine. Le poulet est bien grillé et assaisonné, mais la poitrine est tristement trop cuite ; une cuillère supplémentaire de la réduction ananas-arachide aurait pu camoufler légèrement cette fausse note. Cela ne m’a pas empêché de frotter le fond de mon assiette, à la recherche de ces saveurs que tous les Montréalais gagneraient à connaître.
Devant moi, le Poulet à la Moambe laisse sans mot mon invité. Cette inspiration du Congo — également le plat chouchou de notre hôte —, est servie avec une purée de banane plantain et pondue. Quant à la volaille, elle est doucement mijotée dans une sauce à la noix de palme lui conférant un goût exotique bien intéressant.
On termine l’expérience africaine avec les beignets maison, la crème brûlée à l’amarula et une infusion chaï, question de repartir bien satisfait de cette expérience africaine.
Le Virunga
Style de restaurant : Africain d’inspiration Sub-Saharienne, avec quelques clins d’oeil à la gastronomie québécoise. Ambiance parfaite pour un souper tête à tête, une sortie entre amis ou une date !
On s’en tire pour combien : Entre 40$ et 50$ sans alcool, avant taxes et service
On y va quand : Ouvert seulement le soir, du mardi au samedi (17h30-22h30)
Facebook : @LeVirungaRestaurant
Twitter : @LeVirunga
Instagram : @LeVirunga
851 rue Rachel Est, Montréal
514 504-8642
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