Avant de vous dévoiler tout de suite mes 6 plats coups de cœur de la nouvelle halle gastronomique Le Cathcart – Restaurants et Biergarten, nouveau pilier de la Place Ville Marie, j’ai décidé de vous livrer une petite réflexion. Réflexion à propos de toi, de moi, de nous, que j’ai eue en sortant du lunch médiatique où l’espace était dévoilé pour la première fois. Ça va comme ceci… (Je vous promets, ça ne sera pas trop long. Mais sache que TU es concerné !)



Vue sur le Biergarten du Cathcart



J’aime Montréal. Certes, sa scène gastronomique, mais aussi son public. Que serait-elle sans toi, moi, nous – peu importe ton genre, ta couleur ou ton âge-, toujours plus curieux, prêts et ouverts à découvrir de nouveaux ingrédients, de nouveaux plats, de nouvelles cultures, de nouvelles ambiances ? C’est en partie grâce à vous, Montréalais et Québécois que j’adore, que nous avons droit à cette explosion gastronomique.

C’est grâce à vous que les chefs repoussent constamment les limites en cuisine, que les restaurateurs ne comptent plus les nuits blanches en constamment tentant de bonifier l’expérience client de son restaurant, que les architectes et designers osent créer des environnements uniques.

C’est presque fini. J’y arrive…

J’ai eu cette réflexion en appréciant particulièrement 5 plats parmi la douzaine que j’ai mangés, dont 4 « game changers » (je reviens à ma définition de game changer juste après). Je me disais, quelle est la motivation première d’un chef de travailler jour et nuit en faisant d’innombrables tests pour améliorer ne serait-ce qu’un mini peu sa recette de son pain à burger ? Sa pâte à pizza ? Ou qui va même créer quelque chose de complètement nouveau ?



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Les chefs Antonio Park et Olivier Vigneault, qui se sont alliés pour créer une préparation unique



Après réflexion, j’ai trouvé la réponse : parce que nous, québécois, sommes un public intelligent. Parce qu’on ne se laisse pas flouer. On le sait quand une tomate n’est pas fraîche. Quand le pain n’est pas frais du jour. Quand le flétan est trop cuit. Quand la sauce manque d’amour. Quand le plat n’a pas d’âme. Parce que nous allons la voir, la différence entre la 97ème et la 156ème version du potato bun. C’est justement ça, qui créer des game changers. On découvre ce pain phénoménal. On fait de ce resto le spot où manger le meilleur pain aux patates de Montréal, jusqu’à ce qu’un autre chef passionné le déclasse. Ceci est d’ailleurs un exemple concret ! Pour moi, avant aujourd’hui, le meilleur potato bun à Montréal était au Uniburger. Eh bien, j’ai découvert meilleur. ÇA, c’est un game changer (oui le pain, mais le contenu du burger l’était tout autant).



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Le classique Uniburger et son pain aux patates. Qui a d'ailleurs été détrôné !



Bon, assez parlé, je vous laisse avec…

 

Mes 6 coups de cœur et 4 game changers du Cathcart Restaurants et Biergarten

 

« Game changer » #1 : le sandwich au poulet frit épicé du Chikin (11$)

« Game changer » #1. Le nouveau meilleur potato bun de Montréal se trouve ici. Et que dire du poulet frit à la coréenne, absolument fabuleux. Ce sandwich au poulet frit épicé rehausse clairement le niveau des sandwiches de ce genre à Montréal. Débutons par la pièce maîtresse : le poulet frit à la coréenne, doublement frit à température différente, avec un appareil à panure secrète. Une partie du secret, a mentionné le chef, réside dans l’ajout de bicarbonate de soude, qui réagit avec le babeurre… Le résultat est parfait ! La panure reste craquante même après avoir été badigeonnée de sauce. Autre élément important, surtout en sandwich, c’est que cette panure reste bien attachée à la chaire. Enfin, un aspect trop souvent négligé, le pain. Vous aimez le fameux pain aux patates du Uniburger ? Eh bien, celui du Chikin est encore plus savoureux. Il est encore plus moelleux et goûte davantage le beurre (oops!).

Bon à savoir : le chef du Chikin, Michael Lewis, est le seul chef qui n’habite pas à Montréal. Il habite à Miami, où se trouve son propre restaurant, le KYU.



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Burger au poulet frit épicé et son fabuleux pain aux patates. ©Cathcart



« Game changer » #2 : le craboyaki du Akio (à l’intérieur d’une Bento box à 19$)

Vous ne connaissez pas le craboyaki ? Eh bien, c’est tout à fait normal, puisque ça n’existait pas avant que les chefs Antonio Park (Park) et Olivier Vigneault (Jatoba) s’y mettent. Voici ce qui fait du craboyaki un game changer. Le chef m’expliquait que ça prenait 3 jours pour arriver à ce petit gâteau de crabe, que je baptiserais cousin du Takoyaki, une spécialité japonaise à base de pieuvre. Le craboyaki est disponible au restaurant avec service aux tables, Akio.



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Akio offrira des Bento Box (et plusieurs autres items), incluant les craboyaki – les 3 petites boules !



« Game changer » #3 : la pizza de Pizza Del Fornaio (11$ à 16$)

Voici le troisième, cette fois-ci dans le monde de la pizza. On connaît très bien la pizza napolitaine, la Romaine al taglio, la al metro, le style « New York » à la pointe, sans oublier la pizza que j’appelle « Nord-Américaine familiale que tous bons Québécois ont été élevés avec ». Mais, une version de la Pinsa Romana ? Nulle part. Cette pizza se caractérise par une pâte mince — encore plus mince que la napolitaine —, fermentée entre 48 h et 72 h, cuite aussi dans un four à pizza à très haute température (près de 900˙F) et dont sa texture est très craquante. Très peu de garnitures y sont ajoutées, justement pour conserver sa structure. « Le secret est dans la pâte ! » — me lance le pizzaiolo Frederico Bianchi, lui qui a travaillé à La Bottega pendant plusieurs années. Ça, je ne m’en doute pas… Et qu’il conserve bien son secret, car sa pâte est franchement bien réussie.

Si vous aimez la pizza, mon article sur mes pizzérias favorites à Montréal pourrait vous intéresser.



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La nouvelle pizza en ville, signé Frederico du Pizza Del Fornaio



« Game changer » #4 : le grilled-cheese corrozza du Patzzi (10$)

Que rend le corrozza (spécialité de la Campagna, en Italie) du Patzzi un game changer ? D’abord, c’est quasiment impossible à trouver à Montréal. Ensuite, c’est juste… Incroyablement délicieux. Mais c’est quoi, exactement ? Laissons la parole au chef du Arthur Nosh, Alexandre Cohen : « un heureux trip à trois entre un pain doré, un grilled-cheese et un bâtonnet de mozzarella frit ». Même si cela semble un peu confus, une fois le corrozza dans la bouche, on oublie tout. On essaie de comprendre ce qui se passe. Et ne vous en faites pas si vous ne voulez pas partager ; c’est normal.



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Grilled-cheese façon "corrozza", absolument décadent



Coup de coeur #5 : le Pad thaï du Hà (16$, végé 14$)

Le restaurant Hà a été pendant longtemps l’adresse vietnamienne la plus courue de Montréal. Même s’il y a eu du changement lors des dernières années — notamment avec un chef originaire du Laos qui emmène un côté laotien au menu —, le Hà reste un très bon restaurant à découvrir. Mais, s’il y a un plat qui est sur le menu depuis le jour 1, c’est bien le Pad thaï ; si vous ne l’avez jamais dégusté, ce n’est pas trop tard — mais il serait temps ! Encore plus savoureux que dans mes souvenirs. La texture soyeuse des nouilles, le craquant des légumes crus et des arachides, la sauce umami… Absolument délicieux.



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Pad Thai du Hà. ©Cathcart



Coup de cœur #6 : les cavatellis au ragoût de porc et canard du Mirabel (19$)

À première vue, un très bon plat de pâtes peut sembler bien banal. Oui, il existe beaucoup plus de pâtes servies trop cuites et américanisées – pensons sauce Alfredo, extra bacon et poulet – que de pâtes qui valent une mention à Montréal. Le plat de cavatellis au Mirabel est un plat intelligent, qui prouve un grand savoir-faire du chef Giambattisto. Les pâtes maison sont parfaitement cuites, la sauce est riche et très concentrée en saveurs, la chapelure grossière amène de la belle texture, le parmesan débarque avec son umami, sans oublier les quelques gouttes de pesto qui permettent de ranimer ses papilles pour terminer son dernier cavatelli avec le même plaisir qu’on a mangé le premier.



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Cavatellis du Mirabel. Noter que cette portion est une portion dégustation.



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