Je le savais déjà. On me l’avait dit, je l’avais lu. J’avais même expérimenté sa cuisine à quelques reprises aux feux restaurants Su et Barbounya de la cheffe Fisun Ercan, celle qui a introduit pour la première fois la cuisine turque (raffinée) aux Montréalais : la Turquie est une destination gastronomique absolument fabuleuse. Je dirais même que c’est l’une des cuisines les plus sous-estimées – ou du moins, trop méconnu.

 

*Pour découvrir une recette qui était réservé uniquement aux Sultans lors de l’Empire Ottoman vers les années 1300, c’est ici !



gastronomie-huile-olive-turquie

Légumes et l'huile d'olive, omniprésents dans la gastronomie turque



Florissante gastronomie turque

 

Saviez-vous que la gastronomie turque est considérée comme la troisième plus florissante après celle de la Chine et la France ? Si on prend le temps de regarder la situation géographique de la Turquie, on comprend rapidement tout le potentiel de cette cuisine. Bordée à la fois par la Mer Méditerranée, la Mer Noire et la Mer Égée, puis du côté terrestre par l’Europe et le Moyen-Orient, on retrouve des influences méditerranéennes avec les poissons, les herbes, les légumes et l’huile d’olive, asiatiques avec les dumplings (ou plutôt manti et mataz), le riz et la pâte feuilletée, ainsi qu’orientales avec les mezzés, les viandes grillées (kebabs), les épices et les noix.

Le terroir est si riche, que l’on consomme une quantité astronomique de légumes toute l’année, en plus d’être un des pays plus grands producteurs d’huile d’olive.

 

L’or vert de la Turquie

La Turquie est la 3ième productrices mondiales d’olives et 5ième en production d’huile d’olive. On consomme le fruit et l’huile matin, midi et soir ! S’il n’est pas rare que 2 à 3 variétés d’olives se retrouvent à la tablée du petit-déjeuner – à côté de pain, de confitures, de yogourt, de fromages, de miel et d’œufs -, son huile y est largement utilisée en cuisine.



gastronomie-turquie

Légumes à l'huile d'olive, présents sur tous les menus restaurants de la Turquie



Véritable cadeau de la nature, l’huile d’olive est l’actrice principale de nombreuses spécialités turques. Aujourd’hui, la majorité des restaurants y consacrent même une section complète appelée « zeytinyağlılar », se traduisant à plats à l’huile d’olive. On y trouve d’ailleurs uniquement des plats végétariens (souvent en braisé, légèrement frits ou crus), à base de légumes ou différentes fèves.

 

Parmi les plus populaires :

Zeytinyağlı Enginar : artichauts avec huile d’olive. Ces derniers sont braisés doucement avec carottes, oignons et petits pois. (L’artichaut est le légume préféré des turques, avec le poivron, l’aubergine et la tomate)

 

Zeytinyağlı Yaprak Sarması : feuille de vigne farcie avec huile d’olive. (Généralement à base de riz et d’épices, notamment la muscade)

 

Zeytinyağlı Taze Fasulye : fèves vertes avec huile d’olive. Les fèves vertes sont braisées lentement et longtemps avec tomate et oignons, les rendant extrêmement aromatiques et tendres.

 

İmam Bayıldı : aubergine avec huile d’olive. Ce plat se retrouve sur tous les menus en Turquie et est un de mes favoris. L’aubergine fondante peut être farcie soit de viande hachée, ou avec tomates, oignons et ail. Ça fond, c’est sapide, c’est gourmand… Un délice !

La liste est encore très longue… Une chose à retenir est que les légumes et l’huile d’olive sont les deux éléments principaux qui, pour moi, rendent la cuisine turque tellement riche, variée, savoureuse, accessible, délicieuse et… Santé !



gastronomie-turque

Les légumes sont omniprésents dans la gastronomie turque



La Route de l’huile d’olive

 

En collaboration avec Tourisme Turquie, j’ai eu l’opportunité d’aller vivre, puis de constater cette diversité et richesse gastronomique directement sur le terrain. La « route de l’huile » m’a menée dans les provinces plus grandes productrices, soit Izmir, Aydin et Mugla… Voici mon récit.

 

La Belle Izmir

La province d’Izmir, située sur la côte ouest de la Turquie, est l’épicentre de la culture de l’huile d’olive. Elle est aussi appelée « La Belle Izmir », grâce à ces petits villages longeant la Mer Égée débordant de petits cafés, de restaurants où les fruits de mer et légumes abondent, et où la vie semble au ralenti.



1-karaburun-izmir

Izmir, 3e plus grande ville de la Turquie
© GoTurkiye



Urla

Première destination, le village d’Urla, à une quarantaine de minutes vers l’ouest de la grande ville. Avant de s’arrêter pour la première dégustation d’huile d’olive de la maison Olivurla, nous avons eu la chance de prendre un lunch champêtre directement au lieu de production, entouré d’oliviers et de citronniers.

Au menu, un repas 100% de la ferme à l’assiette : légumes bios cultivés sur place (et cuit avec leur huile d’olive bien sur), salade de verdures avec fromage de chèvre fait maison (et provenant de leurs chèvres), hummus, olives, pain, ainsi qu’un braisé de veau avec tomates et oignon. Le tout, accompagné de vins du domaine USCA, situé à quelques kilomètres.

Légumes, huile d’olive et vin : je suis aux anges.



repas-huile-olive

Lunch à la maison de production Olivurla



Après le repas, comme c’est justement la saison de récolte et de production, la propriétaire nous montre le processus de pressage. Entre le nettoyage des olives, le pressage et la séparation de l’eau, même pas 30 minutes s’écoulent. Impressionnant.

Puisque nous sommes légèrement pressés par le temps (un souper nous attendait), nous avons à peine le temps de marcher 5-7 minutes le charmant village d’Urla. Quel dommage ! En quelques minutes seulement, j’avais déjà repéré des cafés, boulangeries et autres petits commerces locaux.

Note à moi-même (et à vous !) : si l’occasion se présente, il faut absolument rester 24h à 48h.



production-huile-olive-turquie

Nettoyage, pressage et séparation de l'eau, les trois étapes avant l'obtention d'huile d'olive fraîche



Alaçati

À environ 40 minutes à l’ouest d’Urla, le village Alaçati est une des villes les plus pittoresques de la Turquie. Une destination de choix pour des vacances où magnifiques plages, maisons en pierre, hôtels luxueux, restaurants proposant le meilleur de la cuisine traditionnelle méditerranéenne et cafés sont au rendez-vous.

Nous avons logé à l’hôtel-boutique Gaïa Alaçati (nommé meilleur hôtel en Turquie par Condé Nast Traveller), pour moi, mon coup de cœur hôtel du voyage. J’ai été charmé par l’ambiance « boho », l’atmosphère détendu, calme… À ce point, après des journées extrêmement chargées où les visites et les rendez-vous s’enchaînent à grande vitesse, je peux vous dire que c’était largement apprécié.



gaia_alacati

Hôtel Gaia, que je recommande fortement !



Après une petite heure à relaxer à la chambre, on se dirige vers Asma Yapragi (signifiant feuille de vigne), un restaurant reconnu pour mettre de l’avant les produits locaux – lire ici légumes et huile d’olive-, puis servi de manière très traditionnelle.



repas-huile-olive-turque

Incroyable repas au Asma Yapragi



Cette soirée fut effectivement largement à la hauteur, en se glissant facilement dans mes highlights du voyage. Un festin de mezzés de légumes et de dips à base de yogourt et de pois chiches, des vins locaux, puis un sublime agneau cuit de longues heures dans une marmite, simplement servi avec du riz en plat principal. Une expérience mémorable que je recommande à tous.

Douce nuitée le ventre bien plein, c’est déjà l’heure du déjeuner à l’hôtel, où nous avons expérimenté le traditionnel déjeuner turque : olives, fromages, plusieurs confitures, yogourt avec miel, œufs, pain… Ici, le déjeuner n’est pas pris à la légère !

En reprenant la route vers la province d’Aydin (située un peu plus au sud), on devait repasser vers Urla. Nous avons donc visité le Musée d’huile d’olive Köstem, celui-ci étant le plus grand musée d’huile d’olive au monde, incluant une boutique, un café et un restaurant.



dejeuner-turc-traditionnel

Le "petit" déjeuner turc traditionnel



On apprend le processus de fabrication de l’huile d’olive depuis des siècles avant J-C, les méthodes de conservations, de transports, ainsi que comment l’olive a toujours été, depuis des milliers d’années, au centre du développement économique du pays.

Après cette visite forte intéressante et un arrêt à l’ancienne Cité Klazomenai, un lunch nous attendait au Vino Locale, dirigé par un jeune couple passionné, lui étant chef, elle sommelière et maître d’hôtel. Mon troisième coup de cœur du voyage. Avec l’expérience authentique vécu la veille au Asma Yapragi, celle du Vino Locale était exactement la seconde expérience que je souhaitais vivre. Déguster la cuisine turque, mais réinterprétée à travers les yeux, les connaissances et le savoir-faire d’une jeune équipe. En effet, le chef Ozan Kumbasar s’approvisionne de légumes, de viandes, d’œufs, d’épices et d’herbes soit à l’un de ses cinq gros potagers, ou de petits producteurs locaux.

La sommelière, quant à elle, a une approche raisonnée très similaire à ce que l’on vit présentement au Québec : boire local et boire nature. Elle m’expliquait que c’est encore très nouveau pour les turques de boire de manière plus raisonnée. Une petite vague « nature » arrive tranquillement, dont elle est au centre de cette éducation. D’ailleurs, depuis peu, on peut apercevoir sur sa carte des vins une section de vins nature (dont elle était si fière de me montrer!).



vino-locale-urla

Superbe lunch où la jeunesse réinterprète à leur manière la gastronomie turque



Historique Aydin

 

Si l’histoire et l’archéologie vous intéressent, il vous faudra passer une demi-journée à Éphèse, étant l’une des cités grecques les plus anciennes et importantes de la Grèce classique, jusqu’à l’Empire Romain.

Sinon, rendez-vous sur l’une des nombreuses plages de la ville de Kusadasi, station balnéaire de choix !

L’hôtel DoubleTree est d’ailleurs un excellent pied à terre pour partir à la découverte de cette ville au mille et un trésor caché.

De retour au sujet principal, l’huile d’olive, nous sommes allés à un second musée (Oleatrium Olive Oil History Museum) que je recommande fortement, notamment si vous êtes en compagnie d’enfants. En effet, le musée est situé sur une ferme où les enfants prendront un malin plaisir à marcher aux côtés de chameaux, chevaux, chèvres, tortues et plusieurs autres animaux. On peut également déguster un repas traditionnel sur place ; nous, ce fut le petit déjeuner.



ephese-turquie-cite-grecque

Cité grecque @Éphèse



L’olivier le plus vieux du continent (ou presque!)

 

Entre Aydin et notre destination finale, la ville de Bodrum, nous avons eu la chance de prendre un « léger » goûter au pied de l’un des plus anciens oliviers du continent, estimé à plus de 3200 ans. Comme l’automne est la saison de la récolte des olives, j’en ai profité pour bonifier un peu l’expérience en réalisant ma propre récolte ! La famille nous avait d’ailleurs préparée une dégustation de cette huile d’olive fabriquée uniquement avec les plus anciens oliviers de leur terre. Sublime !

Avant de s’installer au dernier hôtel et de profiter de notre ultime soirée en Turquie dans la ville paradisiaque de Bodrum, nous avons été accueillis pour le lunch par l’équipe de l’impressionnant Resort très chic et haut de gamme, le Lujo. Ouvert d’avril à octobre, ce tout inclus « à la carte » est doté de trois plages, de quatre piscines à différent concept, 9 restaurants, 14 bars, un centre d’entraînement et un spa. Un vrai village à même l’hôtel ! À retenir pour des vacances, disons-le, luxueuses.



ancient-cure-turquie

Léger goûter au pied d'un des plus anciens oliviers d'Europe (et dégustation de son huile!)



Enchanteresse Muğla

 

Bodrum

 

La péninsule de Bodrum, située au sud-ouest de la région d’Aegean dans la province de Muğla, est reconnue mondialement pour ses baies turquoise, plages, sites historiques, charmants quartiers et un climat méditerranéen enviant. Encore une fois, tellement dommage d’être arrivé qu’en soirée – et qu’un souper nous attendait ! Je serais très bien resté quelques journées supplémentaires au magnifique hôtel Marmara Bordum, avec la piscine sur le toit donnant d’un côté sur la ville, puis de l’autre sur la mer et le Château Saint-Pierre. Ce sera pour une autre occasion (je l’espère).

Question de rendre cette soirée encore plus ludique et festive, c’est la cheffe vedette de la ville Pelin Dumanli qui nous accueillait dans son espace où elle donne des cours de cuisine, le Foodrum. Un repas traditionnel bien simple, frais et très savoureux, égayé par la pétillante cheffe fut le couronnement parfait de ce magnifique voyage.

Ce (trop court) voyage était ma première expérience en Turquie – et certainement pas la dernière. Comment ne pas être séduit par une culture et une gastronomie aussi riche et belle au naturel ?



foodrum-bodrum

Dernière soirée en Turquie. Cours de cuisine dans la magnifique ville de Bodrum



Turkish Airlines : la grande classe 

 

Pour me rendre j’ai eu la chance de voler avec l’une des compagnies aériennes les plus complètes (lire ici confortable, avec un excellent service à bord), Turkish Airlines*. Le plaisir d’être confortable, d’avoir un programme de divertissements très complet et de bien manger à bord, rend les 9h30 de vol direct Montréal-Istanbul un brin plus plaisant. Si le budget vous le permet, je ne peux que recommander de voler en classe affaire. J’ai eu l’honneur d’être surclassé pour mon vol de retour, et je m’en souviendrai toute ma vie ! Le service incroyable débute à l’aéroport d’Istanbul, au salon « Business Lounge » Turkish Airlines, qui fait littéralement une étage complète. Cinq à six stations « prêt-à-manger » où les chefs cuisinent directement sur place, un buffet froid (incluant beaucoup de plats à l’huile d’olive!), deux buffets de desserts, des réfrigérateurs remplis de boissons fraîches, des stations à cafés et thés. Je me suis donc fait plaisir notamment avec une petite assiette de Manti (raviolis turcs) et de moussaka, avant de prendre place dans une section tranquille pour y travailler avant le départ.



business-lounge-turish-airlines

Impressionnante "business lounge" à l'aéroport d'Istanbul



Le confort et le bonheur se sont poursuivis dans l’avion, où un chef vient d’emblée prendre votre commande pour les près de 10 heures qui s’annonceront très gourmandes. Apéro champagne-noix, menu dégustation 4 services, collation et menu trois services remplissent bien le vol.

Sans parler de l’espace extrêmement vaste et confortable, parfait pour ceux qui souhaitent dormir, ou comme moi, en profite pour travailler comme au bureau.

Tout ce luxe à quel prix ? Pour un aller-retour entièrement en classe affaire, il faut compter au moins 5000$, comparativement à un vol similaire en classe économique aux alentours de 1500$.

Oui, c’est dispendieux. Mais si vous avez les moyens, je ne m’en passerais pas ! Maintenant, après avoir vécu cette expérience, je vous confirme que ça ne donne plus envie de voyager en classe économique.



business-turkish-airlines

Classe affaire – Turkish Airlines



*À noter que mon billet aller-retour était pris en charge à 100%. Ce voyage fut une magnifique collaboration avec Tourisme Turquie et Turkish Airlines.

#MerciLaVie



lujo_hotel_turquie

Hôtel et complexe ressort Lujo – Bodrum



0 commentaire

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *