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Le gluten est mon ami, voici pourquoi. (Et pourquoi il devrait être le vôtre aussi !)
02 septembre 2019
Cet article est la partie 1 d’une série de trois que j’ai intitulée « Pour l’amour du pain ».
Lire la partie 2 : Entrevue avec Maxime Deslandes, de la Boulangerie Blés de Pays : pour l’amour du grain et du terroir.
Lire la partie 3 : Mon top 10 des meilleures boulangeries à Montréal
Pain et beurre. Je pourrais manger que ça pendant des semaines et des semaines, sans jamais me tanner !
Mais attention, pas n’importe quel pain. Dans la vie, je n’ai pas l’habitude d’être snob concernant la nourriture (enfin, je crois…), mais quand vient le temps d’acheter du pain ou même le pain que l’on sert au restaurant, je dois dire que je suis assez « picky ». Rien de plus décevant que d’aller dans un bon restaurant, puis de se faire servir une baguette ou un pain blanc moche. J’ai d’ailleurs appris avec le temps que le service du pain reflète énormément la philosophie du restaurant, du chef, de sa cuisine et des ingrédients.
Vous ne me suivez pas ?
Pensez-y-bien.
Un chef qui prend le temps de choisir ses ingrédients un par un par souci de fraîcheur en suivant sa propre philosophie, sa propre ligne directrice, dans l’objectif de toucher une corde sensible de chaque invité qui va s’asseoir à sa table, ne choisira pas de servir un pain des plus banaux, avec un beurre préemballé. Il prendra également le temps de choisir le pain qu’il servira à ses invités, d’autant plus que c’est très souvent la première chose que l’on dépose au centre de la table, entouré d’affamés. On sert un pain moche et banal ? Ce n’est pas une réalité absolue, mais le choix des ingrédients en cuisine pourrait suivre cette philosophie. Je ne veux pas dire que les ingrédients ne seront pas frais, loin de là, mais que ces derniers ne sont pas nécessairement choisis par souci de qualité, mais bien de prix.
Du pain à 3$ le kilo VS du pain à 12$ le kilo, quand tu passes 50kg de pain par semaine, ça remet ses principes à la bonne place. Servir du bon pain sachant que la personne qui le fait est non seulement son métier, mais qui se donne cœur et âme tous les jours pour améliorer la qualité de son produit soit en améliorant ses techniques, en utilisant des grains et céréales non raffinés, biologiques et poussant ici au Québec… Sans oublier les aspects environnementaux et l’économie locale. Ça par contre, ça remet les principes aux bons endroits.
Tout ça pour revenir au pain que l’on sert au restaurant. Payer 3$ pour le service de pain sachant qu’il a été fraîchement livré par la boulangerie Automne, Hof Kelsten, Joe la Croûte, and.com » target= »_blank » rel= »noopener noreferrer »>Niemand, Merci la Vie, Blés de Pays ou toute autre boulangerie artisanale locale ? Avec grand PLAISIR ! En prime, un beurre baraté maison sera plus souvent qu’autrement servi à côté.
Parce qu’une fois que vous aurez goûté à un pain préparé de manière artisanale, à la main, avec des grains anciens moulus sur meule de pierre afin de conserver tous les bienfaits du grain et en mettant en valeur le savoir-faire du passionné boulanger, vous ne pourrez plus revenir aux pains du marché ultra transformé, sans aucune valeur nutritive. Ce n’est pas pour rien qu’aujourd’hui, presque tout le monde est sensible ou intolérant au gluten (ici, je ne parle pas de ceux qui sont réellement diagnostiqués cœliaques). On peut remercier l’industrie d’avoir tué les méthodes artisanales et les grains anciens pour laisser place à un blé moderne constitué de plusieurs croisements de blés afin d’augmenter le rendement dans les champs, contenant plus de gluten et de pesticides afin de résister aux maladies. La farine non-blanchie, ça vous dit quelque chose ?
Pourquoi ne pas valoriser nos boulangers d’ici, qui s’efforcent à redonner les lettres de noblesse à ce « démon » de pain ? Moi je vous le dis, le gluten est notre ami. Introduisez-le de manière intelligente à votre alimentation et il ne vous fera aucun mal – bien au contraire. Parce que tout le monde mange du pain. Faites le bon choix et consommez du pain qui reflète notre terroir, nos artisans et qui goûte le Québec !
Si vous souhaitez poursuivre votre lecture à ce sujet, je vous invite à prendre connaissance à Le Goût du Grain ainsi qu’à Fleuron, deux initiatives visant à conscientiser les gens sur l’alimentation durable, afin de poursuivre (ou d’entamer pour certains) la discussion concernant la diversité et la richesse de nos ressources locales, entourant le grain.
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