Tourisme gourmand, Mes recommandations
Trois suggestions restaurants où le Québec est au menu
29 avril 2023
En avril, le Québec au menu m’a d’abord emmené vers les montagnes et lacs de l’Estrie en allant vivre une expérience immersive à un bistro bien caché en forêt, puis s’est poursuivi dans deux restaurants montréalais qui méritent définitivement votre attention.
Si bien que ces trois tables offrent des expériences complètement différentes, ils sont tous rattachés par la même conscience de transparence et de traçabilité des produits, tout en recourant à des pratiques limitant leur empreinte écologique.
Voici mes trois récentes découvertes reconnues au programme « Aliments du Québec au menu » : Le Tap Room, le Restaurant de l’ITHQ et Billy j’ai faim.
Le Tap Room est un bistro de destination, qui mérite d’être visité à tout moment de l’année. L’hiver, on se niche confortablement près du foyer en dégustant un réconfortant bœuf bourguignon ou la fameuse poutine Abénaki rehaussée de canard confit, de champignons et de sirop de bouleau, tandis que l’été, c’est sur la terrasse donnant sur le jardin et le lac Massawippi que l’on sirote un cocktail avec une planche de charcuteries maison et fromages de la région de l’Estrie.
Lors de ma visite, le crabe des neiges, le foie gras signature et les charcuteries maison furent à l’honneur. Après 11 mois à attendre le premier signe du printemps pour tout cuisinier (le crabe des neiges du Québec !), le chef Alexandre Vachon l’a véritablement mis sur un piédestal en nous l’apprêtant déjà décortiqué, enroulé de fines lanières croquantes de concombre, relevé de caviar, d’huile verte et de sirop de bouleau. Spectaculaire ! Le foie gras fut lui aussi très fameux, alliant richesse du canard, acidité du confit de cerises et brioche feuilletée bien beurrée.
Si le Tap Room est le bistro de l’établissement Relais & Châteaux Manoir Hovey, la table n’est pas réservée exclusivement qu’aux clients du Manoir. D’ailleurs, les réservations sont fortement recommandées.
Si vous souhaitez vivre une expérience gastronomique beaucoup plus chic et raffinée, il faut réserver au restaurant Le Hatley, lui aussi reconnu par le programme « Aliments du Québec au menu ».
Ce n’est peut-être pas le premier endroit qui nous vient en tête dans le processus de sélection de restaurants, mais pour une raison inconnue, le restaurant de l’Institut de tourisme et d’hôtellerie du Québec passe trop souvent sous les radars. On y va pour une soirée relaxante ou un lunch posé dans un décor élégant, dont les étudiants en fin de parcours pratiquent leurs savoirs acquis en classe, autant au service qu’en cuisine. Les valeurs du restaurant sont claires : pratiquer une cuisine soucieuse de son environnement, en magnifiant les produits du Québec avec des techniques maîtrisées, aux saveurs parfois traditionnelles, parfois audacieuses.
J’ai adoré la valse des six services envoyés d’un bon rythme où un duo de betteraves faisait incroyablement bons ménages avec la mousse de chèvre au sumac et baie de salsepareille (arbuste omniprésent au Québec, aussi appelé la plante à Schtroumpfs). S’en ai suivi d’un divin crabe des neiges marié à une savante déclinaison de maïs, puis d’un doré de lac escorté d’un riche risotto au fromage Louis d’Or et crabe, surplombé d’une fraîcheur au fenouil. Un petit tronçon de fromage pour terminer notre verre de vin, avant d’attaquer l’éclair au chocolat et à la noisette du Québec par le chef pâtissier Éric Champagne. C’est ce que j’appelle une soirée réussie !
Billy j’ai faim est le genre de bistro et comptoir de repas à emporter qui ne court pas les rues de Montréal. D’abord, il y a le chef, Billy Galindo, qui a appris son métier à la plus pure tradition française, sans couper les coins ronds. Cette rigueur et ce vaste arsenal de connaissances se reflètent à travers sa carte bistro (soupe de poisson, œuf cocotte, saucisson brioché, pommes dauphines), ses repas prêts-à-réchauffer (soupes, bœuf bourguignon, blanquette de veau) à emporter et sa vitrine de desserts – tous faits maison, de ses propres mains. Cette résolution se traduit aussi par la sélection des ingrédients, dont il affiche clairement leur provenance en divulguant les producteurs et artisans dont il fait affaire. Ici, aucune chance que le chef serve des légumes d’un autre pays, d’une protéine dont il ne connaît pas le producteur et d’un pain industriel (seuls le pain et la pâte feuilletée ne sont pas faits sur place).
La saison du crabe des neiges battant son plein et bien installée dans la modeste salle à manger de 20 places, je me suis régalé d’une guédille servie avec sa bisque, accompagnée de frites absolument phénoménales faites maison (bien sûr !), avec une pomme de terre Russet bien particulière…
Le menu midi évolue de semaine en semaine, selon les ingrédients du marché, puis se convertit en délicieux brunch le samedi.
Bonne découverte, et bon appétit !
Pour en apprendre davantage sur le programme « Aliments du Québec au menu » : www.quebecaumenu.com
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