Les couteaux japonais sont donc de véritables œuvres d’art…
Oui. Les couteaux sont élaborés selon des techniques ancestrales, conçus à la main et datant de plusieurs générations — pensons aux Samurais. C’est justement la beauté de la chose… Ces traditions sont encore poursuivies aujourd’hui, donc chaque couteau est fait à la main par un maître dans l’art.
Comme pour une peinture, l’objet a une personnalité et un vécu. C’est pourquoi je conseille toujours aux gens de venir me visiter afin de voir ma sélection, de manière à ce qu’il les manipule, les observe et choisisse celui dont ça « clique ». Et rapidement, on voit apparaître un sentiment d’appartenance très fort avec notre couteau !
J’imagine que tout cela a un prix ?
Oui, mais comme les couteaux « industriels », il en a pour tous les prix, débutant pour aussi peu que 100$, jusqu’à plusieurs de milliers de dollars. Mais, entre 200$ et 350$, il y a de quoi satisfaire autant le débutant en cuisine, que le plus aguerri.
Rapidement, parle-moi des caractéristiques typiques des couteaux japonais.
Le plus important est la dureté de l’acier. Sur un couteau régulier, l’échelle de dureté oscille aux alentours de 50 à 55, tandis qu’un couteau japonais est à 60. N.B. Olivier me disait que 5 ou 10 points de différence sont très significatifs.
Plus la lame est solide, plus le contact avec l’aliment sera minimal, et moins l’aliment sera abimé. (Pensez aux maîtres sushis qui découpent le poisson comme s’ils le caressaient, en n’abimant d’aucune façon la chaire).
Ensuite, il est plus léger, le balan est supérieur (moins d’effort pour couper) et la lame est très peu courbée (meilleure coupe et plus polyvalent).
Je vais également ajouter, ils sont visuellement très attrayants… En d’autres mots : « Ils ont de la gueule » !
En visitant ton site web, je me suis aperçu qu’il y avait plusieurs types de couteaux. Pour monsieur-madame Tout-le-Monde (moi inclusivement), que conseillerais-tu pour un premier achat ?
Tu as raison, il existe effectivement un couteau spécialisé pour chaque coupe : les légumes, le poisson cru, la viande, le pain, etc. Mais, 95% des gens — autant les chefs que vous et moi à la maison —, opteront pour le Gyuto ou le Santoku.
Le Gyuto est plus long, un peu plus standard je dirais, permettant d’effectuer un maximum de tâche. Par contre, je le conseille seulement aux gens qui sont déjà à l’aise avec un couteau de chef.
Le Santoku, quant à lui, a une lame plus haute mais plus courte, permettant ainsi un travail plus rapproché. Il convient parfaitement aux gens qui ne sont pas à l’aise avec des couteaux à longues lames.
Mais, je le répète, avant de faire un choix, il est primordial de les manipuler pour savoir quel couteau nous rend le plus à l’aise. Je ne pensais jamais dire ça un jour, mais si je comprends bien, on doit attendre le coup de foudre… C’est exact !
Concernant la durée de vie et l’entretien… À quoi peut-on s’attendre ?
Un bon couteau bien entretenu pourra se léguer de génération en génération. Pour l’entretien, une personne qui utilise son couteau 3 à 4 fois par semaine, pourra l’aiguiser une fois par année.
Avec n’importe quelle lame ?
Non, le classique bloc en acier ou les lames du marché ne sont pas optimales… Ces dernières vont abimer la lame. L’idéale, c’est un aiguisage avec une pierre à eau. Chez Stay Sharp, j’offre le premier aiguisage gratuitement avec l’achat de tout couteau.
J’imagine qu’on évite le lave-vaisselle…
Oui, à tout prix ! On le nettoie et l’essuie tout de suite après l’utilisation. On évite aussi à trancher du bois, des os ou toutes surfaces très dures, ce qui effilera la lame. Aussi, la planche à découper en vitre est à proscrire.
Enfin, la question qui tue. Couteau japonais VS couteau québécois ?
Ahhh voilà. Oui, au Québec nous avons quelques bons forgerons qui font de magnifiques couteaux. Mais, les profils sont différents et je dois dire que même si le savoir-faire d’ici est appréciable, jamais il ne pourra battre celui des milliers d’années de traditions japonaises…
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