Le Québec au menu, 12 mois par année ! Même si les premiers signes du printemps montrent doucement le bout du nez, dans les assiettes, nous sommes encore dans la gourmandise assumée de l’hiver avec des plats un peu plus carnés, où les légumes d’hiver sont travaillés — et retravaillés — de maintes manières.

 

Au courant du mois de mars, je suis parti à la rencontre de trois établissements reconnus au programme « Aliments du Québec au menu », incluant 2 excellents « apporter-votre-vin » à découvrir, ainsi qu’une brasserie de quartier qui n’a aucun complexe.

Bonne découverte !

 

Lisez mes suggestions du mois de janvier et de février.



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Miel et argousier, travaillés de maintes manières. Un très bon dessert à découvrir au nouveau restaurant Les Mômes



3 restaurants à découvrir

 

Le Géraldine (apporter-votre-vin)

Je vous emmène dans le vieux Saint-Eustache, dans la demeure Plessis-Bélair construit en 1880, où le chef Olivier et sa femme, responsable de la salle, la refont vivre à leur façon… Et de manière délicieuse. Décor chaleureux, chaises confortables, nappes repassées, service professionnel… Clairement, nous sommes chez des hôtes qui savent recevoir. Cette envie de nous faire passer un bon moment se traduit savoureusement dans les plats qui brisent la tendance des petits plats de partage. On est plutôt dans la générosité, d’assiettes complètes chargées de produits du Québec. À ma visite, je me suis payé une visite au pays de la décadence avec ce foie gras poêlé déposé sur un pain doré aux graines de caméline (une plante nordique poussant au Québec au goût floral et herbacé), parsemé d’un crumble à la caméline, d’une confiture de poires, d’un gel de miel de caméline, le tout nappé d’un trait de vinaigre balsamique à l’érable. C’est évanescent, ça croque, ça craque, c’est sucré, salé, acidulé… Le chef n’y va pas par deux chemins, c’est gourmand !

J’ai beaucoup aimé percevoir la signature du chef à travers chaque plat de la soirée. Il aime jouer entre l’audace et la tradition, sans nier le respect des ingrédients en faisant usage de belles techniques, et la maîtrise des cuissons et des sauces.

N’oubliez pas votre vin !



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Le fois gras signature de la maison ©Géraldine



Yisst

Depuis 2015, cette brasserie de quartier n’a aucunement dévié de leurs valeurs de proposer et faire découvrir à ses clients des produits québécois, et ce, autant dans le verre que dans l’assiette. « Je me souviens à nos premières années, les gens nous demandaient pourquoi nous ne servions pas de Mojito, par exemple. Aujourd’hui, la scène des spiritueux est tellement grande, qu’on peut pratiquement tout faire avec des alcools du Québec ! », fait savoir Catherine Archambault, copropriétaire.

Même constatation pour les plats sans prétention qui sont servis, dont certains sont au menu depuis le tout premier jour. Parlons de la focaccia maison, figurant un peu comme le centre d’attraction du menu, servi autant en sandwich, en tartine de saison, ou simplement à plonger dans les tartinades faites sur place. D’ailleurs, j’ai particulièrement apprécié la tartine de champignons locaux, dont l’œuf coulant et le labneh viennent adroitement arrondir l’intensité du miso. Le lieu se prête parfaitement aux rassemblements festifs (ou non) avec les amis ou collègues de travail.

Les amateurs de vins, de bières et de cidres ne seront pas en vain, avec de magnifiques produits d’ici !

  • http://yisst.com
  • https://quebecaumenu.com/restaurants/yisst-pub-petite-patrie/





Les Mômes (apporter-votre-vin)

Insolente ou non, l’expérience que propose le restaurant Les Mômes est à la fois agréable, décomplexée, joviale et… plutôt délicieuse. D’un côté, nous avons Yoann Van Den Berg, ce jeune chef prodige d’une nonchalance quasi frustrante, puis de l’autre, Marie Voyer, qui traite aux petits oignons ses clients en salle avec un sourire contagieux. Décor sobre, assiettes éclatantes. Il ne faut pas attendre au dessert pour constater le talent et l’expérience de Yoann : des techniques de classe Palace, des ingrédients sublimés, des associations vibrantes, une minutie parfaitement adaptée au concept.

Une tartelette feuilletée craquante, sur laquelle se pose successivement des jeux de textures et de saveurs contrastantes : purée de céleri-rave, pétoncles fondants marinés minute d’un jus acidulé de yuzu et de pommes centrifugées, micropousses. Au moment où je me suis dis qu’une gourmandise supplémentaire n’aurait pas fait de mal pour créer la liaison parfaite entre le feuilletée et le pétoncle, je me suis aussi rappelé que nous sommes uniquement au premier service. Attendons de voir la suite.

Une lanière de pâte fraîche cachant des saveurs aussi percutantes que surprenantes où le poulet est le centre d’attraction (la voilà la gourmandise!), un carré de porcelet à cuisson rosée agilement travaillé, propulsé par une sauce au piment habanero qui ne chauffe pas le palais, mais l’enrobe de son parfum floral. Petit coup de génie. Il faut aussi prendre les gnocchis de polenta plus fondants que fondants, et succomber aux desserts ! Si vous pensiez que le fondant au chocolat était out, c’est parce que vous ne l’avez jamais expérimenté avec un milkshake à la cardamome qui vient rééquilibrer les papilles après chaque bouchée. Si vous cherchez la fraîcheur, le dessert miel de sarrasin et argousier est un peu sur le sucre, mais j’ai été charmé.

Les Mômes, une table où il n’est pas gênant du tout de dépoussiérer vos bouteilles.



petoncle_les_momes

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