Je me souviens encore de l’annonce de la réouverture des salles à manger au printemps 2021 : le bonheur ! En plus de pouvoir renouer avec la « vraie » expérience de nos restaurants préférés, cette réouverture concordait exactement au moment où la nature emmène son lot couleur et de diversité dans l’assiette : crabe, homard, asperges, radis, têtes de violon et j’en passe. L’euphorie était double.

 

Pour lire mon top 10 meilleurs restaurants en 2021, c’est ici.

 

Parce qu’entre vous et moi, si les mois de fermetures ont quand même permis à plusieurs restaurateurs de sortir leur épingle du jeu (ou de survivre) en offrant des options à emporter, le résultat était rarement au rendez-vous. Pas par la faute du chef qui fait son possible en reproduisant son plat parfait dans un contenant recyclable 100x- biodégradable-résistant à la chaleur et la graisse-entièrement faite de matières recyclées, mais bien à cause d’un facteur immuable : la chimie des préparations. En d’autres mots, le flétan parfaitement cuit, surmonté d’une émulsion au vin jaune, accompagné de petits pois et de maïtakes croustillants déposés sur une légère bisque sera incroyablement bon la minute dressée dans ledit contenant. 30 minutes après, rendu à la maison, le flétan aura surcuit à cause de la chaleur résiduelle, l’émulsion aura cédée, le beurre de l’émulsion, lui, aura non seulement imbibé les maïtakes en faisant perdre toute texture intéressante, mais aura rendu la bisque grasse et huileuse.

Néanmoins, ce n’était pas toujours le cas. J’ai vraiment eu de belles surprises, mais ce n’était rien de moins qu’un « pile ou face ». Au bout de la ligne par contre, peu importe le résultat, ce qui comptait vraiment était de donner du travail à nos restaurants préférés afin qu’ils survivent jusqu’au printemps.

La fermeture des salles à manger m’a aussi permis de faire plusieurs belles découvertes, qui se sont même hissées dans mon top 10.

Sans vous en dire plus, voici mon top 10 des meilleurs plats de l’année.

 

Lire mon palmarès 2016, 2017, 2018, 2019 et 2020.

 

Top 10 – Meilleurs plats de 2021

 

Rabioles & gnudis en trompe-œil, Mon Lapin

Généreusement garnis de champignons sauvages et des premières chanterelles de la saison, ce plat, composé de petits nuages à la ricotta bien poivrés — à s’y méprendre avec les rabioles fondantes —, ces dernières cuites dans le petit lait, était absolument magnifique. Gnudis, rabioles, champignons : trois éléments, aucune place à l’erreur. Mon plat de l’année !



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Gnudis-rabioles en trompe-oeil. Mon plat de l'année.



Spaghetti au homard, Hoogan et Beaufort

Pour moi, par sa fraîcheur et sa légèreté, ce spaghetti est l’antipode du spaghetti au homard dont tout le monde connait. D’abord, nous avons les incontestables spaghettis du chef Marc-André Jetté. Ces derniers étaient justement nappés d’une légère bisque tomatée avec quelques tomates cerises supplémentaires à moitié éclatées qui attendent juste de relâcher l’ensemble de leur fraîcheur, d’une touche d’ail des bois et pour terminer, d’une belle portion de homard du Québec. Ici aussi, less is more. Harmonieux, frais, léger : un plat dont je me suis voulu de ne pas recommander une seconde fois.



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Parce que parfois, jouer la carte de la fraîcheur peut s'avérer gagnant



Pizza Tonda et Mortazza, G Sacchetti

Prime à bord, je vous avoue avoir rarement rencontré un passionné et un perfectionniste de pizza comme Giuseppe, le pizzaiolo derrière la pizzéria en ligne G Sacchetti. Sa constante remise en question et désir d’obtenir à tout coup une pâte parfaite font que je lui remets la palme de ma pizza de l’année. J’ai préféré la Tonda à la Al Taglio, que l’on commande fraîche et non surgelée : j’ai fait le test. Autre mention pour la Mortazza ! (17$-22$)



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La pizza Tonda et la Mortazza de G Sacchetti, du gros calibre



« Sandman rice plate », Dobe & Andy

Dobe & Andy a été mon « go-to » pendant la pandémie. Je l’ai d’ailleurs su sitôt mon « Sandman rice plate » entamé. Ce plat est l’apothéose du Hong-Kong Barbecue, composé de l’ultime trinité ; Char Siu (porc BBQ), flanc de porc croustillant et canard BBQ. Le tout, sur un lit de riz généreusement nappé de la très aromatique huile au gingembre et oignons verts. Les wontons ail et chili sont aussi superbes. (17$)



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Dobe et Andy, les rois du Hong-Kong Barbecue. Bon à s'en lécher les doigts !



Flan à la vanille, Chez Potier

Primo, je n’aime pas les flans — ou plutôt, je n’aimais pas les flans, avant d’avoir découvert celui de la pâtisserie et épicerie fine Chez Potier. J’ai toujours trouvé que le flan est soit trop gélatineux et ferme sous la dent, ou bien qu’il goûte l’œuf. Celui d’Olivier Potier est totalement l’inverse ; crémeux et fondant, avec en prime, une explosion de vanille à chaque petite bouchée. Gageons que vous ne pourrez plus retourner en arrière. (6,50$)



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Le flan à la vanille de Chez Potier est la perfection même. À essayer absolument.



Salade César, Mano Cornuto

Voici une autre belle surprise « takeout » en 2021. En prenant le Sugo-to-go, je ne m’attendais pas du tout à ce que la salade César vole la vedette. Mais littéralement. De la sucrine croquante et juteuse, de la pancetta craquante, quelques taralli, le tout couvert de joli filet d’anchois de très bonne qualité et de Pecorino. Si le secret est dans la sauce, j’ose m’aventurer que ce petit secret réside à une petite touche de sucre… (16$)



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Quelle belle surprise cette salade César de Mano Cornuto !



Arrosticini, Gia Vin & Grill

Ne vous fiez pas à l’apparence de ces petites brochettes venant en trio, au choix de porc, bœuf ou agneau. Voyant l’épaisseur de la viande, tout peut porter croire à une sur-cuisson, mais c’est tout le contraire. Juteuses et pleines de saveurs, on n’hésite pas à doubler la commande. (9$-11$)

  • https://www.giagiagia.com



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Tellement inoffensives ces arrosticini du Gia Vin & Grill, mais incroyablement savoureuses.



Nouilles Kway Teow Goreng, Satay Brother’s

Marché Atwater, une trentaine de degrés à l’extérieur, assis sur une table à pique-nique à l’ombre avec des gens extraordinaires en commandant ici et là des plats de nouilles du kiosque Satay Brother’s — sans oublier quelques bubble tea de Boba Boba. Et là, un plat de nouilles de riz « comme un autre » fait son apparition. Eh bien, l’expression « comme un autre » a rapidement pris le champ dès la première bouchée ! Ça n’en a pas pris plus pour demander à Dann de venir nous expliquer ce plat, le Kway Teow Goreng, qui s’avère être une spécialité de la Malaisie. À noter pour l’été prochain !



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Ces nouilles, de l'umami et des textures plein la gueule.



Casarecce cacio e pepe, Barbara

À ce jour, je n’ai pas dégusté de meilleures pâtes cacio e pepe (fromage et poivre) qu’au café et bar à vin Barbara — et croyez-moi, s’il y a une pâte que je dois absolument commander sur un menu, c’est bien celle-ci. À la fois si simple, mais si complexe à maîtriser pour un résultat riche, crémeux et surtout bien balancé. Mention supplémentaire au fait de l’avoir mangé environ 1 heure après, encore dans son contenant takeout !



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La crème de la crème ce cacio e pepe du Barbara



Lahmajoune, Lahmajoune Villeray & Manouché ½ zaatar ½ fromage, Café chez Téta

Ici, c’est grâce à l’ensemble de l’œuvre que le lahmajoune de Lahmajoune Villeray et le Manouché moitié zaatar moitié fromage du Café chez Téta se hissent dans mon top 10 de l’année.

Le premier se veut un savant mélange de viande et d’épices déposées sur une pâte fine comme une feuille, cuite à la minute dans un four traditionnel en quelques secondes. Les secondes suivantes, la retrouver dans notre main à humer la combinaison d’aromates et de pâte un brin noircie et caramélisée. Saliver jusqu’à la première bouchée qui se voudra craquante, pour poursuivre vers son côté fondant. À deux dollars le lahmajoune, je n’ai pas trouvé de meilleur ratio prix/bonheur en ville. Mon petit conseil : prenez-en deux et les manger superposé (voir photo). (2$)

Le second est beaucoup plus gourmand : le manouche est lui aussi cuit à la minute, mais sa texture devient davantage moelleuse et fondante, un peu comme le ferait un pain naan. Une fois roulé, ce sandwich renferme une manne de saveurs tellement agréable, où la douceur du mélange d’épices zaatar maison se marie à perfection à la salinité du fromage halloumi émietté. Les quelques tranches de tomates et de concombres ne sont pas à négliger, ceux-ci amenant une belle texture et fraîcheur au manouché. (7,50$)



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Un double lahmajoune pour la route, un 4$ très bien investi.





Mention extra à l’extérieur de Montréal

 

Pancakes Ashta – Mazarine, Ottawa

À l’extérieur de Montréal, je dois faire une mention aux pancakes ashta du Mazarine à Ottawa. Les pancakes sont aériens, savoureux et bien cuits, puis la crème ashta à la fois riche, mais très bien balancée en fleur d’oranger ajoute une onctuosité et un goût divin. Avec les pistaches sablées et la confiture de bleuets, je confirme que c’est — pour reprendre une expression des amis français —, une tuerie.



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Pancakes Ashta au Mazarine. Sans aucun regret !





Enfin, je ne peux vous quitter sans mentionner les soirées gastronomiques avec le chef Rémi Lemieux, dont je suis tellement fier !

Je songe à écrire un article uniquement sur ces soirées : l’envers du décor, le « making of », la description détaillés des plats, etc.

Restez à l’affût !



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Le Cuisinomane X Rémi Lemieux.
Mon highlight #1 de 2021



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